Rome, ville muse du cinéma

Certaines villes possèdent un décor naturel si époustouflant qu’elles constituent une source inépuisable d’inspiration pour les artistes du 7ème art. Avec son architecture grandiose et ses vestiges historiques, l’éternelle ville de Rome a conquis les réalisateurs du monde entier depuis le début de l’histoire du cinéma. Grâce à Ewout, écrivain et guide historien à Rome, j’ai redécouvert la capitale italienne au travers de films emblématiques.

Cinecittà, studio légendaire et précurseur du cinéma en Italie

Outre le fait que Rome présente un cadre exceptionnel propice à la création cinématographique, c’est principalement son studio Cinecittà qui a amorcé l’histoire de son succès. Créé en 1937 par Mussolini afin de produire des films à la gloire du régime fasciste, Cinecittà rivalise à l’époque avec les grands studios hollywoodiens.

Avec ses 600 000 m2, 22 studios de tournage, 300 loges, 21 salles de maquillage et nombreux bassins aquatiques, Cinecitta devient (et demeure aujourd’hui encore) le deuxième plus grand studio de production cinématographique en Europe.

De 1937 à 1943, plus de 300 films de propagande y furent tournés, aidés financièrement par le gouvernement, offrant une véritable impulsion au cinéma italien.

La seconde guerre mondiale marque un tournant dans l’histoire du cinéma italien

En 1943, lors de la chute de Mussolini, les réalisateurs italiens reprennent leur liberté et commencent à s’exprimer en utilisant la belle ville de Rome comme fond de toile. Ces pionniers délaissent le cinéma de studio au profit du cinéma de rue afin de montrer le réalisme social et les classes défavorisées.

En 1945, Cinecitta est bombardée puis transformée en camp pour les réfugiés et les alliés. Peu de temps après, elle est remise à neuf afin d’accueillir de nombreux péplums et films à grand spectacle réalisés par des américains avec des budgets moins important que ceux imposés par Hollywood.

Rome et l’histoire du cinéma

Depuis les années 40, Rome a vu défiler des centaines de films aux styles et mouvements différents : à partir de 1945 et ce pendant une décennie, le néo-réalisme est à la mode avec ses films témoignant de la vie quotidienne après-guerre tels que Le voleur de bicyclette (Vittorio De Sica, 1948) offrant une vision honnête des quartiers populaires tels que Trastevere, Val Melaina et Pinciana. Le film To Rome with Love (Woody Allen, 2012) s’inspire également du néo-réalisme pour raconter les histoires d’un groupe hétéroclite d’individus, entre la Piazza di Spagna, le Palais Farnese ou le Colisée.

La Dolce Vita (Federico Fellini, 1960)

Impossible d’oublier les films iconiques de l’âge d’or, La Dolce Vita (Federico Fellini, 1960) offrant, comme son contemporain La Grande Belleza (Paolo Sorrentino, 2013), un tableau déjanté de la noblesse italienne dans un décor glamour entre la Fontaine de Trevi et la via Veneto.

Le chef d’oeuvre cinématographique Vacances Romaines (William Wyler, 1953) propose quant à lui une visite quasi complète de Rome dans le sillage d’une princesse en vespa parcourant le dédale de petites rues pavées depuis la Piazza Venezia au Château Saint-Ange en passant par la Bocca della Verità.

On notera également le film Anges et Démons, (Ron Howard, 2009) inspiré du roman de Dan Brown, qui propose une immersion controversée et mystique dans la Rome Catholique du Vatican et ses églises, mais aussi dans la Rome antique du Panthéon ou de la Piazza Navona.

Aujourd’’hui, les réalisateurs continuent d’immortaliser la capitale italienne dans leurs films et, depuis 2006, la ville accueille le festival international du film pendant une semaine chaque automne.